Ces prières et poèmes sont issus et traduis du livre Earth Prayers from around the world, 356 prayers, poems, and invocations for honoring the Earth, Edited by Elizabeth Roberts and Elias Amidon :
Être de la Terre c'est connaître
l'impatience d'être une graine
l'obscurité d'être planté
la lutte vers la lumière
la douleur de la croissance sous la lumière
la joie d'exploser et de porter des fruits
l'amour d'être nourriture pour quelqu'un
l'éparpillement de ses graines
le déclin des saisons
le mystère de la mort
et le miracle de la naissance
John Soos
Ceci est notre instant de silence.
Nous ne parlons pas, car les voix sont en nous.
Ceci est notre instant de silence.
Nous ne marchons pas car la Terre est tout en nous.
Ceci est notre instant de silence.
Nous ne dansons pas, car la musique nous a élevé en un endroit où réside l'esprit.
Ceci est notre instant de silence.
Nous nous reposons avec la Nature tout entière. Nous nous levons quand les sept soeurs se réveillent.
Nous les saluons dans le ciel par dessus l'ouverture de la kiva.
Nancy Wood
( Kiva : pièce enterrée utilisée par certains Indiens d'Amérique pour des rituels religieux http://fr.wikipedia.org/wiki/Kiva)
Nous vivons par le soleil
Nous sentons par la lune
Nous bougeons par les étoiles
Nous vivons en toute chose
Toute chose vit en nous
Nous mangeons de la terre
Nous buvons de la pluie
Nous respirons de l'air
Nous vivons en toute chose
Toute chose vit en nous
Nous nous appelons,
Nous nous écoutons,
Nos coeurs s'approfondissent avec amour et compassion
Nous vivons en toute chose
Toute chose vit en nous
Nous dépendons des arbre et des animaux
Nous dépendons de la Terre
Nos esprits s'ouvrent à la sagesse et à l'intuition
Nous vivons en toute chose
Toute chose vit en nous
Nous dédions nos actes à d'autres
Nous incluons toute forme de vie
Nous célébrons la joie de vivre et mourir
Nous vivons en toute chose
Toute chose vit en nous
Nous sommes pleins de vie
Nous sommes pleins de mort
Nous sommes reconnaissants pour tous les êtres et les compagnons
Stephanie Kaza, ferme Green Gulch
Ne viens pas à ma tombe pour pleurer.
Je n'y suis pas. Je ne dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent.
Je suis l'éclat du diamant sur la neige.
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûrissant.
Je suis la douce pluie d'automne.
Quand tu te réveilles dans le silence du matin
Je suis la vague, rapide et euphorisante
Des oiseaux silencieux qui volent en cercle
Je suis la douce lumière des étoiles la nuit.
Ne viens pas à ma tombe pour pleurer
Je n'y suis pas . Je ne dors pas.
Joyce Fossen
La beauté des arbres,
La douceur de l'air,
Le parfum de l'herbe,
me parlent.
Le sommet de la montagne,
Le tonnerre du ciel,
Le rythme de la mer,
me parlent.
La timidité des étoiles,
La fraîcheur du matin,
La goutte de rosée sur la fleur,
me parlent.
La force du feu,
La saveur du saumon,
La piste du soleil,
Et la vie qui ne s'enfuit jamais,
ils me parlent.
Et mon coeur s'élève.
Chief Dan George
Dieu la Boulangère,
Je suis ton pain vivant,
Dieu la Boulangère, forte et brune,
Je suis ta miche basse et douce en forme d'être
Je suis ton pain qui s'élève,
pétrie par une paire de poings
divins et noueux,
par tes chaudes mains terriennes.
Je suis du pain bien pétri.
Mets moi dans le feu, Dieu la Boulangère,
Mets moi dans ton propre feu brillant.
Je suis chaude, chaude comme toi par le feu.
Je suis blanche et dorée, douce et dure,
Brune et ronde.
Je suis si brûlante par le feu.
Brise moi, Dieu la Boulangère
Je suis brisée sous ton Mot attentionné,
Trempe moi dans ton jus spécial en morceaux
Trempe moi dans ton sang.
Noie moi dans l'ivresse du grand déluge rouge.
Chalice qui s'offre, avale moi.
Ma peau brille dans le vin divin.
Mon visage est recouvert et je sombre.
Je tombe vers le haut
Dans une mare rouge
Dans un monde doré
où ta main est là
chaude peau de soleil
pour me rattraper et me tenir
Dieu la Boulangère, recommence.
Alla Renee Bozarth
Je veux m'étendre dans l'ombre des feuilles tachetée de lumière
Dans les ombres frissonnantes de feuilles frissonnantes -
Qu'elles soient de chêne, qu'elles soient d'érable,
Qu'elles soient d'orme ou de bouleau.
Je veux me reposer dans le jeu des ombres,
Par dessus ma forme allongée,
Le massage des ombres,
Qui me console à sa façon,
Elles me guérissent,
Quelque guérison que peuvent se permettre
Des ombres de feuilles dansantes -
Qu'elles soient de saule ou de tremble,
Qu'elles soient de peuplier ou de hêtre,
Je veux être caressé par les ombres
De feuilles qui vacillent,
Apaisé et endormi,
Sentant la douce brise,
Regardant vers la bruissante
Couronne noyée de soleil -
Que ce soient des tilleuls ou des marronniers,
Que ce soient des noisetiers ou des caryers,
Après que tout ait été dit,
Après que tout ait été fait,
Telle est la façon
Dont je voudrais mourir.
Antler
Par quel miracle,
ce cracker,
fait de blé du Kansas,
ce fromage mûri dans des caves françaises,
cette figue, cultivée et séchée près d'Éphèse,
Se transforment pour devenir moi ?
Mes yeux,
Mes mains,
Mes cellules, organes, fluides, pensées ?
Ne suis je pas alors du blé du Kansas,
et du fromage français,
et des figues de Smyrne ?
Des figues, sans doute,
Que les anciens prophètes mangeaient ?
Judith Morley
À tout ce qui est bref et fragile,
superficiel, instable,
À tout ce qui manque de fondements,
d'arguments ou de principes,
À tout ce qui est lumière,
fuyante, changeante, finie
Aux spirales de fumée,
Aux roses en tiges,
À l'écume de la mer
et aux brumes de l'oubli...
À tout ce dont le poids est léger
Pour des nomades
Sur cette Terre éphémère
Sombre, divagante,
avec des mots fugaces,
et de vaporeux vins pétillants,
Je porte un toast
Dans des verres fragiles...
Maria Eugenia Baz Ferreira